16.06.10
Qui a dit soporifique ?
Tiens, ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit un article sur la coupe du monde de foot, et surtout sur nos commentateurs préférés. Cette fois – par la force des choses – je vais devoir changer de cible. Et vu que j’ai déjà poussé la chanson « tous pourris », je tente cette fois une analyse un peu plus fine. Accrochez-vous, c’est plutôt subtil. |
Aaaahhhh vous êtes là, merci toujours là d’avoir cliqué ! Je savais que c’était une accroche gagnante.
Alors voici ma théorie : les premiers matches sont tellement soporifiques cette année que les commentateurs, par peur de voir l’audimat descendre en flèche au profit de la chaine concurrente, se sentent pousser des ailes et organisent un mini-concours d’inepsies. Les spectateurs se sentent donc obligés de commenter les commentaires, les poster sur leurs blogs, et en même temps d’oublier de zapper ou tout simplement d’éteindre la télé. Astucieux, n’est-ce pas ?
Des exemples ? Bon, puisque vous insistez…
Je précise qu’ils ont tous été pris ce soir, dans le premier quart d’heure d’antenne.
D’abord le coup classique de la statistique qui prouve tout : « aucune équipe ayant perdu son premier match de poule n’a jamais gagné la coupe du monde » . Sous-entendu : les Espagnols sont enterrés, même si c’est potentiellement une des 3 meilleures équipes. Et je précise que cette deuxième information n’est pas de moi (na !). Si j’osais tenter une autre interprétation… allez, j’ose : les équipes qui ont gagné une coupe du monde étaient en général des têtes de série. On ne peut pas gagner une coupe du monde en perdant plus d’un match. Il y a une chance sur 3 pour que ce match perdu (s’il y en a un) soit le premier. Et en tant que tête de série, il est peu probable – quoi que possible – de perdre un match en poule. Il est en revanche beaucoup plus probable de perdre contre une autre des nombreuses têtes de série, en 1/8e, 1/4, 1/2 ou finale. On n’a tout simplement pas un échantillon assez grand pour pouvoir tirer une information fiable de cette statistique
Vous ne dormez pas ? Bien, je continue.
Après les deux matches nuls de la poule A, et à l’entame du second match de poule : « l’équipe qui gagnera ce soir aura probablement pris une option sur la qualification ». Soit. Encore faut-il qu’il y ait un vainqueur. Et s’il y en a un, on peut cette fois enlever une ou deux précautions, parce que 4 points après le 2e match c’est mathématiquement très près de la qualification (il est trop tard pour moi pour faire le calcul mais je ferais facilement un tapis sur une cote pareille)
Encore une : « Jusqu’à présent un pays organisateur est toujours ‘sorti’ de sa poule ». Notez qu’aujourd’hui une de ces deux dernières déclarations est forcément vraie. Au moins, on ne se mouille pas trop. Ceci dit, sur les 19 coupes du monde je ne vois que 3 ou 4 pays organisateurs supposés « faibles ». Et encore, en 2002 il y avait 2 pays organisateurs, ce qui double les chances de ne pas se tromper !
Et une petite dernière, qui m’a beaucoup amusé : le commentaire du but lointain de Forlan sur une frappe « flottante ». « C’est l’effet de ce fameux ballon [tant décrié], combiné à l’altitude ». Oui, à l’altitude ! L’énorme variation de la pesanteur en altitude (environ 0,03 % entre 0 et 1000m) explique facilement pourquoi le ballon a plongé sous la barre transversale. Je passe sous silence le fait que ça devrait être l’inverse, le ballon devrait s’envoler dans les tribunes. En tout cas c’est sûr, ce n’est certainement pas le contre du dos du défenseur qui a eu une incidence quelconque sur la trajectoire du ballon